Le Temps de l’Avent est connu comme l’un des cinq grandes saisons liturgiques de l’Église Catholique. C’est un temps de préparation à accueillir l’Emmanuel dont la commémoration de son incarnation et de sa naissance se célèbrent à Noël (25 Décembre). Ce temps est donc un moment d’attente et d’espérance. Mais la question est de savoir si l’on doit attendre dans la passivité ou dans l’action ? Ce questionnement nous conduit à comprendre que le Temps de l’Avent n’est pas seulement un moment d’attente et d’espérance passives, mais plutôt une attente dans l’action. Et cela nécessite un renouvellement personnel à tous les niveaux.
Ce renouvellement personnel dans l’attente active pendant ce Temps de l’Avent se traduit par une mise en question de sa relation avec Dieu, sa relation avec les autres et sa relation avec soi-même. Comme pour dire que le Temps de l’Avent est un moment privilégié que la liturgie de l’Eglise Catholique nous donne pour que nous allions davantage à la rencontre de Dieu. Ce mouvement vers Dieu sous-entend un questionnement sur notre ouverture à Dieu. Comment est-ce que je permets à Dieu de venir à moi et en moi ? Comment est-ce que je fais confiance en sa miséricorde et à son amour pour moi ? Jusqu’à quel point je lui fais totalement confiance en m’abandonnant totalement à lui au lieu de céder chaque fois à la peur du lendemain ?
Si ces questionnements peuvent nous lier davantage à Dieu, cette relation ne doit pas être que verticale, c’est-à-dire entre Dieu et nous. En effet cette relation doit être aussi horizontale, entre nous et les autres personnes humaines avec qui nous vivons en société. Et ici, il faut retenir que cette relation avec les autres dans la perspective de la préparation à l’avènement de l’Emmanuel se concrétise par mon élan personnel vers l’autre dans l’intérêt de son bien-être, de son épanouissement, de sa joie, de sa paix, de sa réussite, de sa victoire sur tout ce qui l’affaisse; en un mot de sa quiétude. Tout ceci ne peut être acquis dans esprit de vécu à l’individualisme, à l’égo-satisfaction, à l’égocentrisme, à la méchanceté, à l’hypocrisie, à l’oppression, mais plutôt au souci de la communion fraternelle qui ne peut s’acquérir que dans l’amour mutuel, l’ouverture à l’autre, l’accueil de l’autre moi, l’acception mutuelle des autres ‘moi’. C’est lorsque nous sommes parvenus à ces stades de relation que nous pourrons vivre une acceptation de soi qui concourt à un équilibre et à un épanouissement personnel sans pareil. En d’autre termes, une fois parvenu à ces différents stades de relation, l’on testifie par là qu’il a assumé sa dignité de personne humaine qui est intrinsèquement liée à la relation que celle-ci soit vers l’autre ou à soi-même.
Que la joie de l’Emanuel qui vient, mais qui est déjà là, habite nos cœurs respectifs pour que nous puissions lui réserver une place de choix à travers nos triple relations : à Dieu, à l’autre et à soi-même.
Rev. Père Elysée KOFFI Banouakon, Sma
Vicaire à Sainte Joséphine BAKHITA
Le Serviteur Indigne