Le 8 décembre à Lyon, c’est naturellement pour les Missions Africaines l’anniversaire de leur fondation en 1856. Mais c’est aussi un événement particulier à la ville de Lyon. En 1850, l’archevêque de Lyon, Louis Jacques Maurice de Bonald décida de surplomber la chapelle de Fourvière, dédiée à Marie et saint Thomas Beckett, d’une statue colossale de la Sainte Vierge qui dominerait de sa présence et de son rayonnement les quatre coins de la ville.
Un an plus tard, ce concours est remporté par Joseph Hugues Fabisch, sculpteur et directeur de l’école des beaux-arts. Il s’employa à la réalisation d’une statue en bronze représentant la sainte vierge les mains tendues vers la cité et ornée de cette inscription : « O Marie, Mère de Dieu cette ville est à vous. Protégez-la ». vierge du scultpeur Fabish
La date du 8 septembre 1852 est choisie pour son inauguration. Mais au mois d’août, la Saône sort de son lit et envahit le chantier où la statue doit être réalisée.
L’inauguration est donc reportée au 8 décembre, fête de l’immaculée conception. Le jour même, les journaux annoncent le programme de la soirée et toute la ville se prépare pour l’événement. Quelques uns prévoient même d’illuminer les façades de leurs habitations à l’aide de bougies. Mais le mauvais temps va à nouveau contrarier les réjouissances, contraignant les autorités religieuses à remettre l’inauguration au 12 décembre. Malgré ce contrordre, l’enthousiasme des Lyonnais ne fut pas éteint.
Dès 18h, les premières fenêtres s’allument, et à 20h, la ville entière est illuminée. Une grande partie de la population descend dans la rue, joyeuse et attendrie, s’étonnant de ce geste spontané et communicatif. Les autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit. Ce soir là, une véritable fête est née !
Chaque année désormais, le 8 décembre, les Lyonnais déposent des lumignons à leurs fenêtres et se retrouvent pour déambuler dans les rues de la ville.