Dans le sanctuaire feutré de la chapelle, où alternent ombre et lumière, une assemblée solennelle se rassemble dans le recueillement, rendant hommage à une vie qui a atteint les limites mortelles. Ici, au sein de l’étreinte des murs sacrés, résonne l’élégie de Sœur Jacqueline ROLLET, son esprit désormais intégré dans le chœur céleste.
Sœur Victoria ZIRRA, récemment nommée responsable des Sœurs de Notre-Dame des Apôtres de la Province de France, a lu son hommage au nom du Conseil, des Sœurs NDA et en son nom propre : « Chère Sœur Jacqueline », a-t-elle déclaré, « C’était ce Lundi de Pâques, le 1er avril 2024, que vous avez quitté cette terre où vous avez passé 97 ans de votre vie. Aujourd’hui, nous sommes rassemblés autour de vous pour vous dire Adieu ».
De 1949 à 1955, Jacqueline a travaillé comme enseignante en Côte d’Ivoire. Elle est revenue en France en 1955 pour des raisons de santé et a travaillé dans plusieurs villes françaises. Elle est entrée à l’EHPAD Saint-François d’Assise en décembre 2020 et y a vécu pendant 4 ans. Elle mettait un point d’honneur à être présente auprès des résidents et appréciait les services offerts par cette maison ainsi que la disponibilité du personnel à son égard. De sa fenêtre, elle admirait Notre-Dame de Fourvière, un lieu cher à tous les lyonnais !
« Sœur Jacqueline, nous voulons dire MERCI à Dieu pour le don de votre vie à son service, pour le don de vous-même que votre famille a fait aux Sœurs de Notre-Dame des Apôtres », a ajouté Sœur ZIRRA.
Sœur Danielle BILLOTTET, incapable d’assister aux funérailles, a fait lire son hommage par Sœur Claire Mason, responsable des sœurs de la maison de retraite de Saint-François d’Assise, dans les termes suivants : « Jacqueline, je pense que tu n’accepterais pas vraiment que nous parlions pour toi, mais tu nous dis seulement : ‘MA VIE SE RÉSUME À UN MERCI’. Alors permettez-nous de glisser nos remerciements dans ton MERCI ».
Il est consigné dans les annales que Sœur Jacqueline a rejoint les NDA le jour de la bombe atomique sur Hiroshima, le 6 août 1945, et après avoir prononcé ses premiers vœux en mars 1948, elle a été envoyée en Côte d’Ivoire.
« Je me souviens de tes débuts, comme tu me l’as raconté maintes fois : tu allais dans les villages environnants, à la recherche de fillettes pour l’école. Et comme matériel pour les cahiers, tu récupérais de vieux sacs de ciment, tu séparais les couches et une fois coupés, tu en faisais des cahiers… quel départ ! », se remémore Sœur BILLOTTET.
« Je me souviens de ces derniers moments difficiles où le souffle te manquait. Difficile à gérer. L’oreille contre ta bouche, il fallait entendre ta question : ‘POURQUOI ? POURQUOI TOUT CELA ?’ Comment ne pas reconnaître en ce pourquoi, le POURQUOI DE JÉSUS EN CROIX ? Mais en toi, jamais de révolte, toi qui te disais fière d’être ‘belle et rebelle’, tu as appris à te laisser façonner progressivement par la dépendance physique, comme une terre docile entre les mains du potier. MA VIE EST UN MERCI : quoi de plus beau que de l’offrir en cette Eucharistie, en cette chapelle de la famille des Missions Africaines », a-t-elle conclu.
Devant l’autel et au cœur de cette assemblée recueillie de Sœurs de Notre-Dame des Apôtres et de prêtres SMA, le cercueil contenant la dépouille de Jaqueline a été respectueusement déposé par les agents du pompes funèbres vêtus d’un costume bleu marine.
Le père Augustin Placide, directeur de la Maison Internationale Missionnaire (MIM), vêtu de la couleur pascale, se tenait devant l’assemblée, sa voix solennelle parlait de foi, de dévotion, d’une vie dédiée au service et au sacrifice. Ses paroles, comme des psaumes, résonnaient à travers l’espace, tissant une toile de réconfort et de consolation pour les cœurs endeuillés réunis en communion.
Pendant son homélie, le père Augustin Placide a souligné que « notre sœur est entrée dans sa Pâque, c’est-à-dire qu’elle est entrée dans la Pâque du Seigneur, celle en qui la vie a toujours le dernier mot ».
Le directeur de MIM a conclu en déclarant que « le plus grand défaut de Sœur Jacqueline est qu’elle aime trop Jésus » et que c’est « la grande faute de vous, toutes les Sœurs, car nous vivons dans un monde aujourd’hui où donner sa vie pour le Christ est une faiblesse ».
Dans les moments de silence qui ont suivi, les sœurs NDA et les pères de la SMA se sont rassemblés autour du cercueil de Sœur Jacqueline, offrant leurs derniers adieux et priant pour son repos éternel tout en se relayant pour asperger sa dépouille d’eau bénite.
Ainsi, parmi les bougies vacillantes et le parfum des fleurs, la messe funéraire de la sœur âgée se déroule, rite sacré, un témoignage de la puissance durable de la foi et de la promesse éternelle de la grâce divine. Bien qu’elle ait pu quitter ce monde terrestre, son esprit vit dans le cœur de ceux qui l’ont aimée, une lumière guide dans les ténèbres, un phare d’espoir éternel.
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