La rencontre de Nantes aurait pu se vivre telle une parabole. D’un côté un arbre plus que centenaire à la ramure puissante mais aux feuilles tombantes et aux branches cassantes, la Province de Lyon et de l’autre, de jeunes pousses au pied de cet arbre, quatre jeunes sma originaires des districts d’Afrique. Pourquoi cette image ?
Il a été question de savoir quelles maisons et quels services conserver, mais aussi de trouver des bénévoles pour nous aider dans les services et enfin de chercher à embaucher des laïcs, là où l’âge et la compétence des confrères ne pouvaient plus assurer la relève. Oui, la Province de Lyon est vieillissante et se sent bien fragile, nous ne sommes qu’à la moitié de l’année et déjà 11 sma sont décédés et pas forcément les plus vieux, certains étaient encore en poste en Afrique.célébration des jubilaires 2012
Sur 43 sma de la Province de Lyon venus à cette rencontre, trois seulement sont encore en poste en Afrique ! Les 40 autres, vivant en France, ne sont pas tous à la retraite malgré leur âge. Conscients que nous ne pouvons plus tout assurer, nous concentrons nos efforts sur quelques priorités en France. Ainsi, nous maintenons des maisons d’animation telles que Chaponost, la maison d’Elie Crépeau à Nantes, une présence en paroisse à Rilleu-la-Pape, une action auprès des prostituées de Lyon en lien avec le Nid, visites de prison et accueil des migrants en lien avec le Secours Catholique. Les sma en France prennent des engagements en fonction de leur disponibilité et de leur santé, mais tous ont le souci de maintenir vif le souffle missionnaire qui les a envoyés un jour en Afrique.
Cette rencontre de Nantes est l’occasion de se revoir, de se redire ce que nous vivons pour vibrer ensemble au même rythme du charisme de notre Fondateur Mgr de Marion Brésillac.
Les jeunes Africains des districts en formation, sont en admiration devant le dynamisme des anciens et sont surpris que l’on parle de fermer telle maison, tel poste ou bien de le confier à des salariés. Ils ont du mal à réaliser que l’âge nous rend plus fragiles et que certains peuvent rejoindre la maison du Père plus rapidement que nos prévisions.
Ce n’est pas une rencontre d’anciens combattants que nous avons vécu, même si nous avons célébré nos jubilaires. C’est un lieu d’échanges et d’encouragements mutuels pour maintenir notre enthousiasme, conscients qu’il n’y a pas d’âge pour être missionnaire. Il faut simplement adapter nos engagements à nos possibilités et ne pas rêver à tout ce que l’on pourrait encore faire si nous avions vingt ans. Comme l’image biblique du rejeton de Jessé, il faut accepter que d’autres nous succèdent dans ce grand mouvement d’évangélisation que notre fondateur et ses compagnons ont initié, il y a plus de 150 ans. Les vocations missionnaires en Afrique, sont riches et prennent la relève des aînés. La mission continue, c’est le poumon de l’Église.
Gérard Sagnol, sma