Comme en ces temps-ci, il y a beaucoup de joggers dans l’Évangile du jour de Pâques.
A l’aube, après avoir découvert le tombeau vide, Marie-Madeleine « court » trouver les 2 autres disciples. Affolée par l’absence de l’être aimé, elle n’admet pas l’incompréhensible.
Les larmes qu’elle avait fait coulées sur les pieds de Jésus chez Simon le Pharisien ainsi qu’aux pieds de la croix au calvaire réapparaissent dans ses yeux blessés de ne plus voir le corps de Celui qui fut atrocement crucifié.
Ces larmes ne sont-elles pas celles des familles endeuillées par la mort d’un des leurs mis en croix par l’épidémie qui fait rage ? La loi du pays et de l’Église leur interdit d’accompagner le crucifié à son tombeau. On leur a enlevé ce qui leur semblait le plus précieux, le dernier geste d’amour qu’elles auraient voulu exprimer avant l’ensevelissement.
Pierre et Jean « courent ensemble ». La distanciation est respectée puisque le plus jeune arrive le premier mais c’est l’ancien qui a l’honneur d’entrer dans le tombeau.
« Pierre aperçoit le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. »
Aujourd’hui le suaire réapparait de Turin jusqu’aux confins de la terre. Aux escales des nations, Il imprime les crucifiés des terrorismes, des djihadistes, et de toutes les pandémies de la planète. C’est ainsi qu’il vient habiter le silence du vendredi Saint de la place vaticane où l’homme en blanc s’approche au rythme de Pierre pour lui manifester sa tendresse.
« C’est alors qu’entra l’autre disciple. Il vit et il crut. »
L’autre c’est celui qui a revêtu la blouse blanche de la résurrection, couleur de la lumière de l’aube du premier jour de la semaine.
En ce jour béni, Je m’associe à toute l’Église, revêtue de ses habits de fête pour devenir « l’autre disciple », le jogger le plus rapide pour voir et croire Celui qui fait jaillir du tombeau la vie qui ne finit pas. Alléluia !
Fait à Lyon le 12 avril 2020, le jour de Pâques.
Mgr. Michel Cartatéguy, sma