par Ce proverbe issu de la sagesse Baoulé (Côte d’Ivoire) signifie que la feuille de taro sert à envelopper et protéger certaines choses fragiles mais elle peut également se déchirer très facilement. Il ne faut pas jouer avec elle !
Le tubercule de taro est très solide et pourtant ses feuilles sont très fragiles mais servies en sauce ou comme accompagnement d’un repas, elles sont délicieuses et tendres. Elles sont faciles à cuire tandis que le tubercule nécessite plus de temps.
Il y a là une certaine opposition qui constitue une belle analogie à la vie. La vie est tendre, bonne, belle et délicieuse. Elle est aussi fragile. Elle peut être parfois dure, difficile et appelle “à être porté à la cuisson”.
Cette délicatesse de la vie, fait qu’elle ne peut pas être enveloppée dans une couverture encore plus délicate et fragile. La délicatesse de la vie renvoie à sa beauté et à sa valeur. Il faut préserver cette beauté et cette valeur dans une enveloppe hermétique et viable à long terme.
Le corps des humains est fragile, beau et délicat. Cependant, il porte la vie. La vie est fragile et il faudrait mieux la porter. Il s’agit de s’éduquer afin de préserver sa vie dans un corps plus adapté, un esprit plus apte à faire face aux vicissitudes de la vie. Celui qui se forme mieux, vit mieux. Mieux, celui qui s’enveloppe mieux, vit mieux.
On peut se demander avec quoi allons-nous, nous envelopper ? Un pagne ou une couverture ou encore une maison et une voiture, un travail très bien rémunéré ou plus encore, une foi en Dieu ?
La couverture peut être solide. La maison peut être un abri sûr. Une voiture performante et adaptée, pourrait nous conduire à vivre dans des endroits compliqués. Un travail est une enveloppe inévitable pour s’épanouir en ce monde. Le travail donne des ailes. Toutefois, la foi en quelque chose ou en quelqu’un de plus grand, donne l’énergie aux ailes. La foi en un Être Suprême donne plus que des ailes et de l’assurance, elle donne la source de la vie ; elle permet de comprendre que nous ne pouvons pas tout contrôler dans notre propre vie. Car on ne peut jamais être maître de nous-même à tout instant et à l’absolu.
Ce temps de Pascal est un rappel. La vie est belle, bonne, délicate et précieuse. Prenons la peine de l’envelopper dans des feuilles solides. Prenons le temps de bien nous former et de vivre pleinement mais délicatement. Et donc, n’oublions pas l’enveloppe suprême. Dieu lui-même est notre enveloppe en qui nous trouvons un refuge sûr. Il a vaincu la mort. Et en Jésus-Christ, il a rendu visible cette enveloppe divine.
Bonnes Pâques !!!
Firmin Kouassi, sma.
