Depuis quelques années les Peuls de Wassarabo, un village à une quinzaine de kilomètres de Kolowaré, venaient à la mission pour demander un forage. Ils étaient persévérants. Il y a quelques semaines ils se présentent à nouveau avec 300 euros dans une main et une grosse pintade dans l’autre. Ils sont décidés, ils ont besoin d’eau.
Je présente alors la demande à “Novara Center”, notre organisme d’appui, et le projet est accepté. L’entreprise peut alors commencer les sondages avec le géophysicien pour trouver le point d’eau.
Je dis à Iroko, le responsable de l’entreprise, de passer voir le chef du village de Wassarabo, car on travaille chez lui, et il faut, au moins, l’avertir, par politesse. Iroko va voir le et l’informe du projet. Sa réponse : “je ne pourrai jamais vous remercier assez de ce que vous êtes en train de faire, car les Peuls doivent faire chaque fois 4 km pour venir chez nous puiser de l’eau, car chez eux il n’y en a pas”.
Voici quelques bribes de cette Fête
On décide alors de commencer les travaux le 22 mars, et les machines arrivent. Mais voilà ! On n’avait pas prévu les fortes pluies de ces jours, et les lourds engins s’enfoncent, et ne peuvent plus bouger : ils sont là sur la piste, immobiles ! Qu’à cela ne tienne ! Les villageois, informés, sortent en masse : ils coupent des branches, des arbustes, ils ramassent tout ce qu’ils trouvent, pour « daller » le chemin. Après trois heures et demie les machines sont sur place.
Elles sont installées et on commence à creuser. Mais l’eau se trouve à une centaine de mètres, et le travail est long et laborieux.
On travaille dans l’incertitude et dans la crainte, mais enfin ils arrivent à percer le rocher qui enveloppe la couche d’eau. Et l’eau jaillit : abondante et propre.
Et la fête explose.
Silvano Galli,sma Kolowaré,